Avant le mouvement de Paris.

Ils étaient comment les mouvements du XVIIIe siècle ?

Avant la naissance du mouvement de Paris vers 1750, il existait bien-sûr des mouvements d'horlogerie, fabriqués par des maîtres horlogers, ces mouvements ont coexisté avec le mouvement de Paris jusqu'à la fin du XVIIIe où le mouvement de Paris a fini par supplanter les autres mouvements.

En voici quelques uns.

Certains ont un échappement à roue de rencontre et d'autres un échappement à petit ancre de Clément (inventé en 1675). Courant XVIIIe, l'échappement à petit ancre de Clément va progressivement remplacer l'échappement à roue de rencontre mais les deux vont conjointement être produits durant ce XVIIIe siècle. L'échappement de Clément sera aussi monté sur les premiers mouvements de Paris.

Une très grosse horloge signée Causard à Paris

Cette grosse horloge mesure 1 mètre 20 de haut.

Elle est signée: Causard à Paris.

Le mouvement.

C'est un échappement à roue de rencontre ou échappement à verge.

Voici l'implantation des mobiles, cette implantation est identique à celle d'un mouvement de Paris, seul l'échappement est différent.

On remarquera que le couvercle du barillet des heures est déboité. J'ai eu entre les mains quatre mouvements datant du XVIIIe et sur trois d'entre eux, un couvercle de boitier était déboité. A l'époque, le laiton est cher, les tôles employées pour faire les viroles sont minces et les couvercles tiennent moins bien. Il y a bien-sûr des techniques pour réparer.

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Une autre grosse horloge signée Massabieau à Montpellier.

A noter, l'ancienne orthographe de Montpellier au XVIIIe siècle.

Massabieau ou Massalieau est répertorié dans le dictionnaire des horlogers français comme étant présent à Montpellier en 1800.

Cette horloge a été construite en 1779 comme l'atteste la date gravée sur les ressorts, voir la photo ci-dessous.

(Sur les pendules anciennes, le nom du fabricant des ressorts et la date de fabrication sont inscrits)

Le mouvement:

On remarquera que les platines n'ont subi aucun polissage, elles sont brutes de ponçage.

Le sieur Massabieau était au courant des dernières techniques car pour ce mouvement, il a opté pour l'échappement de Clément, appelé aussi échappement à petit ancre, inventé vers 1675 et aussi, il va délaissé le fil de soie, pour une suspension à lame, inventée par le même Clément en 1680.

L'ancre n'est pas très visible, je n'avais pas pensé, qu'un jour, je ferai un site.

La suspension à lame. Elle est neuve, bien-sûr, elle est bi-lame, ce qui n'est pas anachronique car la suspension bi-lame fut inventée par Julien Le Roy vers 1710. La suspension bi-lame fut créée afin de supprimer les trépidation ondulatoires des balanciers, autrefois on disait que la balancier faisait la demoiselle, aujourd'hui les anciens disent qu'il twiste. Malgré ce bi-lame, il arrive encore que des balanciers aient ce mouvement ondulatoire, il existe un remède, donner un petit coup sur une des lames avec la panne du marteau.

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La plus vieille de toutes.

Il s'agit d'une Martinot Balthazard.

Cette horloge est du XVII e ou du début XVIII e.

La platine avant.

On remarquera le manque de dents sur les deux rochets.

On remarquera aussi le détentillon qui, sur cette horloge, est en deux parties, une partie laiton en façade et un partie acier entre les deux platines.

On notera la forme de la roue de compte, typique du XVII e.

Mouvement du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle : la roue est pleine et porte en face de chaque came le nombre de coups à sonner.

Cette horloge avait un échappement à roue de rencontre, malheureusement, elle a été modifiée plus tard et un échappement de Clément a été monté à la place de l'ancien.

Il reste de remarquable, la détente en acier forgé, à gauche et le détentillon en acier forgé, lui aussi, à droite. il est actionné par le bras en laiton en façade.

On voit mieux sur cette photo, le détentillon à gauche et la détente à droite.

Nous sommes au XVIIe siècle, le métal est cher, les fûts des barillets sont en bois.

Les ressorts de ces horloges sont énormes et d'une forte puissance, pour éviter une désolidarisation de la virole et de la couronne, les deux sont chevillées. Je retrouverai ce chevillage sur une Neuchâtelloise du XVIIIe.

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Le travail effectué sur ce mouvement est des plus classiques, bouchonnage...

Réfection de vis.

Replantage de pivot.

On remettra aussi des dents aux rochets.

Une découpe

Une dent découpée rapportée.

Soudure autogène et voilà.

Mouvement terminé, bien entretenu, il fonctionnera encore quelques siècles.

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Un autre mouvement XVIIIe mais suisse celui-ci.

C'est une neuchâtelloise, le boitier, mal en point, est en cours de restauration.

Les deux pivots du volant sont cassés et la roue d'échappement ne tient plus, une dent est couchée sur la roue d'arrêt, le pivot de la roue de rencontre est rongé, le canon de la petite aiguille est cassé. Les réparations sont classiques et seront effectuées en plus de la pose des bouchons nécessaires.

La platine avant.

la platine arrière.

Un sagouin est intervenu sur le palier de la roue de grande moyenne, on y posera un bouchon.

L'impantation des mobiles, identique aux mouvements français, c'est seulement inversé, vu de l'arrière, les rouages heure sont à droite et les rouages sonnerie sont à gauche.

Ce qui est intéressant c'est le système de déclenchement de la sonnerie.

Sur les mouvements français, c'est la roue de chaussée qui supporte deux index diamétralement opposés à l'heure et la demie, ces deux index actionnent le détentillon.

Sur ce mouvement suisse, c'est la roue de renvoi qui est montée sur un axe qui traverse de part en part les deux platines et sur lequel est monté un moyeu disque qui lui, supporte les deux index. (flèches vertes)

Fonctionnement:

Le détentillon poussé par un des index, va actionner la détente par l'entremise d'un came (flèche orange) celle-ci va libérer la roue d'arrêt, l'index de la roue de délai va donc venir s'appuyer sur le plot du détentillon maintenant en place. Dès que l'index de la roue de chaussée aura quitté le détentillon, la sonnerie se déclenchera. Ça fonctionne exactement comme les mouvements français, le système n'est que très légèrement différent.

à suivre...